De nombreuses femmes éprouvent un certain manque de désir et un dégoût supposé pour le sexe. Cela ne serait-il pas dû à la maladresse de leur amant ?
Si l'on en croit les statistiques personnelles de Georges Brassens dans sa célèbre chanson « Quatre Vingt Quinze Pour Cent », les femmes n'aimeraient pas beaucoup faire l'amour. Selon elles, cela ne s’apparenterait qu'à une simple routine dénuée de tout autre forme d'attrait.
Certains pourront dire que c’était avant l'arrivée de la pilule contraceptive et que le risque de grossesse pouvait être responsable de ce petit blocage. C'est plutôt une bonne analyse, mais elle est peut-être un peu réductrice, car il n'est pas certain que l'ennui que les femmes éprouvaient en faisant l'amour ait complètement été éradiqué avec l'utilisation de la contraception. Ce manque de désir et dégoût supposé pour le sexe ne serait-il pas dû à la maladresse de leur amant ?
Si l'homme réagit à des stimuli (généralement visuels) assez simples, pour la femme, la montée du désir répond à une mise en place plus longue et plus élaborée ; la dimension émotionnelle étant essentielle dans son déclenchement.
Les adolescents sont tous obnubilés par la taille de leur sexe, car ils pensent que plus il est gros, plus leur partenaire aura de plaisir et qu'un gros sexe leur permettra de multiplier les conquêtes qui se pâmeront toutes devant leur magnifique phallus.
Heureusement, en principe, ils évoluent. Voir les choses ainsi, c'est réduire les femmes à de simples machines capables d'atteindre l'orgasme de façon assez mécanique. Or, il ne suffit pas de suivre un protocole précis et bien rôdé pour qu'il se déclenche systématiquement et d'ailleurs l'orgasme n'est pas une obligation attestant de la qualité d'un rapport sexuel. Même si c'est agréable, il n'y a pas d'obligation à jouir.
Le plaisir féminin répond à une logique beaucoup plus subtile et élaborée dans laquelle la taille du pénis de son partenaire ou la perfection de sa plastique n'intervient que peu. L'amour chez les femmes, c'est tout un tralala qui semble un sujet un peu abscons pour beaucoup d'hommes, mais nous allons quand même essayer d'en percer quelques mystères.
La montée du désir féminin répond à tout un imaginaire qu'il faut stimuler. Faire l'amour, c'est un voyage dans des contrées inexplorées qui va bien au-delà du simple contact physique, mais peut-être faut il un peu d'expérience pour le découvrir. Le temps de l'attente et de la montée du désir est une part non négligeable du plaisir, il est très souvent oublié au détriment d'une sexualité express totalement vouée aux sens où le pouvoir de l'imagination n'a plus aucune place.
Pour que le plaisir soit total, il faut l'union des plaisirs psychique et physique qui se nourrissent l'un, l'autre. Nous sommes corps et esprit et c'est l'essence même de notre humanité.
La dictature normative de la performance qui prévaut depuis les années soixante est contre productive. L'éducation sexuelle de beaucoup d'hommes a été assurée par les films pornographiques où l'on voit des femmes uniquement intéressées par la performance qui trouvent un infini plaisir à céder à toutes les exigences masculines. Ce n'est plus de la pornographie mais de la science fiction, car beaucoup de femmes ont des attentes disons plus classiques en matière de sexe. Faire l'amour c'est partager un moment unique qui n'appartient qu'à soi. On n'est pas obligé de maîtriser toutes les positions du Kama Sutra (ce serait d'ailleurs une entreprise compliquée) pour être un bon amant.
Si la position du missionnaire vous convient à tous les deux, c'est une très bonne base de recherche et cela n'empêche pas d'être créatif, de chercher ensemble, de s'amuser. Le sexe ne répond à aucune norme de performance ou de fréquence. Il doit être libre et joyeux et pleinement consenti par les deux partenaires.
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