Désir au masculin et au féminin : tour d'horizon des petites contrariétés et grands malentendus de l'amour.
Adolescent, je me souviens d'un couple d'amis de la famille qui, selon les commentaires que j'entendais autour de moi, s'apparentait au couple-type créé par l'imaginaire collectif, c'est à dire l'homme cavaleur, plein de désir et multipliant les conquêtes et la pauvre épouse éplorée, gardienne monogame du foyer.
Cela me laissa dans un grand questionnement face à cet étrange phénomène, car je me demandais bien avec qui tous ces hommes infidèles pouvaient bien tromper leurs femmes si elles-mêmes étaient des épouses fidèles ? J'en avais déduit qu'il devait y avoir quelque part une contrée magique peuplée de femmes fort avenantes, entièrement vouées au désir et au plaisir masculin et dont le passe-temps favori consistait à forniquer à loisir en tout lieu et en toute circonstance.
Ma petite personne, victime des irrépressibles poussées hormonales de l'adolescence, n'avait qu'une hâte qui était d'être enfin adulte pour avoir les clés de ce petit paradis.
Les banques de sperme stimulent les donneurs en leur proposant des magazines pornographiques pour les amener à l'érection. Si nul n'a songé à leur diffuser des contenus sonores suggestifs, c'est parce que le résultat serait beaucoup plus incertain. En effet, les hommes sont plus sensibles aux images qu'aux sons.
Pour les femmes, c'est le contraire. Une femme sera plus excitée par une voix suave lui susurrant un petit contenu érotique qu'à la vue d'un phallus en érection. Ce qui peut aussi expliquer son aversion pour les films pornographiques.
C'est pour les mêmes raisons que les hommes aiment regarder les filles topless sur la plage et se délecter de la page centrale de Playboy ou que les femmes sont sensibles aux voix des crooners qui ne sont pourtant pas tous pourvus de physiques avantageux, mais qui possèdent tous un timbre capable de les transporter.
En matière de sexe, les hommes ont de plus gros besoins que les femmes, bien qu'avec l'âge, ces besoins aient tendance à se rejoindre. Les deux genres n'y attachent pas la même valeur non plus.
Les hommes font une différence entre avoir une relation sexuelle et faire l'amour, alors que chez la femme, l'implication dans l'acte sexuel est plus forte et elles ont du mal à différencier les deux.
Un homme peut concevoir le sexe comme une simple pratique hygiénique, destinée à le maintenir en forme, comme il ferait une partie tennis ou un bon jogging. Ça défoule, on transpire un bon coup et on peut rentrer chez soi en forme et retrouver sa petite famille.
L'aspect « hygiénique » du sexe laissent les femmes dans une grande perplexité, car lorsqu'elles le pratiquent, il leur laisse souvent un grand sentiment de vacuité.
Les femmes aiment les soupers aux chandelles, les fleurs et les gestes tendres. Dîner avec un homme dans un restaurant au décor romantique peut être un bon prélude à une nuit d'amour (cela peut même en faire partie), alors que pour la plupart des hommes ce n'est que le passage obligé pour arriver à leurs fins.
Avant l'arrivée des sites de rencontres, beaucoup de couples se formaient sur les pistes de danse. Même s'il existe des hommes qui aiment danser, cela reste, avant tout, un plaisir féminin. Une femme commençait souvent à faire l'amour en dansant, alors que son partenaire vivait ce moment comme une sorte d'examen de passage dont il sortirait vainqueur s'il n'avait pas trop écrasé les orteils de sa cavalière.
Il y aura quand même peut-être quelques nostalgiques pour regretter l'époque où les John Travolta de pacotille suaient sang et eau sur les pistes de danse en faisant des moulinets avec les bras. Il faisait chaud toute l'année le samedi soir sur les dance-floors d'Ozoir-la-Ferrière ! Heureusement, l'ère de la rencontre 2.0 a mis fin à ce supplice masculin en inventant la pratique de l'approche à distance.
« Ni avec toi, ni sans toi » introduction et épitaphe de « La Femme d'à côté » de François Truffaut tel pourrait-être la conclusion de notre rapide tour d'horizon des petites contrariétés et grands malentendus de l'amour. Mais ce serait une vision sans espoir de la relation amoureuse.
Hommes et femmes sont complémentaires et sans l'Autre, nous sommes incomplets. D'ailleurs, si ce n'était pas le cas, pourquoi dépenserions-nous autant d'énergie à nous trouver ?
Ce qui est souvent perçu comme des défauts rédhibitoires chez l'autre, tout ce qui suscite l'incompréhension entre les deux sexes ne sont bien souvent que des différences biologiques dont nous ne sommes pas maître et mieux les connaître, c'est mieux comprendre l'autre, faire un pas vers lui.
On peut être amoureux de quelqu'un et ne pas comprendre ses réactions ou porter sur elles un jugement lapidaire. Nous sommes des animaux intelligents dotés du langage, pensons à l'utiliser. Entamer le dialogue, parler toujours, parler pour mieux comprendre.
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